Titre : Les eaux noires
Auteur: Estelle Tharreau
Editeur: Taurnada
ISBN : 97823725809339
Pages : 256
Date de publication française : 7 octobre 2021
Résumé : Lorsque les eaux noires recrachent le corps de la fille de Joséfa, personne ne peut imaginer la descente aux enfers qui attend les habitants de la Baie des Naufragés.
L'assassin restant introuvable, à l'abri des petits secrets et des grands vices, une mécanique de malheur va alors tout balayer sur son passage…
Les révélations d'un corbeau, la détresse d'une mère et le cynisme d'un flic alimenteront l'engrenage de la rumeur, de la suspicion et de la haine.
Joséfa réussira-t-elle à survivre à la vérité ?
Du même auteur : De la terre dans la bouche, La peine du bourreau, Mon ombre assassine
Début du livre :"Yprat était un coeur, asymétrique et inachevé. Une ville balnéaire divisée en deux anses siamoises dont les extrémités rocheuses se rapprochaient sans jamais se rejoindre. Une particularité qui, vue du ciel, lui donnait l'aspect d'un coeur dont le dessinateur n'aurait pas esquissé la pointe pour souligner que ces deux anses, bien qu'unies dès leur naissance, n'étaient pas vouées au même destin."
Tout d'abord je remercie les éditions Taurnada pour m'avoir permis de découvrir ce roman.
C'est mon quatrième livre d'Estelle Tharreau et c'est toujours aussi bien.
Nous sommes ici dans un espèce de huis clos d'une petite baie où chaque ragots fait tout voler en éclat. Qui sont vraiment vos voisins? Les connaissez vous si bien que ça? Pour chaque personnage on alterne entre la compréhension et la colère. Josefa est la pire. D'un chapitre à l'autre on passe de la profonde empathie envers elle au "mais pourquoi tu fais ça!". Ici aucun personnage n'est tout blanc tout noir. Tout est gris. Et ne parlons même pas des collègues de Josefa. C'est une ambiance malsaine pleine de mensonges et de non dit qui est montré ici. On n'est pas dans une enquête à proprement parler. C'est plutôt l'impuissance d'une mère face à la vérité et à l'absence de preuves. Il y a beaucoup de retournements. Tout est intelligemment mis en place et, malgré la noirceur profonde, le récit vous dévore à l’affût de la moindre bouffée d'oxygène. On ne s'attend pas à une histoire si sombre. Et pourtant on devrait le savoir avec Estelle Tharreau.
Le thème du deuil est le sujet principal, au delà de l'enquête. Des questions de société sont posés ici. Quel est le comportement qu'une mère doit avoir face au deuil de sa fille? Chacun a son avis et personne ne cherche à la comprendre. A partir de quel moment les gens passent-ils de la pitié au "bon elle arrête de nous ennuyer avec sa fille"? Tant de questions qui font réflechir. Il pose aussi la question des enfants qui grandissent. Cette mère n'a pas vu que sa petite fille devenait une adolescente superbe qui faisait tourner les têtes sur son passage.
"La précarité, c’était cela aussi : ne pas avoir les moyens financiers de s’enfuir et de recommencer une nouvelle vie, ailleurs, loin de ses démons et de ses bourreaux. "
Le pour
- Les personnages
- Ecriture addictive
Le contre
Pour conclure,
Un bon thriller que je recommande. On passe un bon moment. On voit les ravages qu'un meurtre peut causer dans une petite communauté. "Les eaux noires" est un thriller psychologiquement puissant qui ne vous laisse pas de marbre.
Ma note :
Let's go pour une prochaine lecture!