Titre : L'assassin du train
Titre VO : The Mitford Murders
Saga : Les soeurs Midford enquêtent
Tome : 1
Auteur: Jessica Fellowes
Traducteur: Valérie Rosier
Editeur: Le masque
ISBN : 9782702447390
Pages : 494
Date de publication française : 16 mai 2018
Résumé : 1919. Louisa Cannon rêve d'échapper à sa vie misérable à Londres, mais surtout à son oncle, un homme dangereux. Par miracle, on lui propose un emploi de domestique au service de la famille Mitford qui vit à Asthall Manor, dans la campagne de l'Oxfordshire. Là, elle devient bonne d'enfants, chaperon et confidente des soeurs Mitford, en particulier de Nancy, l'aînée, une jeune fille pétillante à l'esprit romanesque. Mais voilà qu'un crime odieux est commis : une infirmière, Florence Nightingale Shore, est assassinée en plein jour à bord d'un train. Louisa et Nancy se retrouvent bientôt embarquées dans cette sombre affaire. S'inspirant d'un fait réel (le meurtre de Florence Nightingale Shore encore non élucidé à ce jour), ce roman captivant nous emmène dans l'Angleterre de l'entre-deux-guerres, des milieux défavorisés aux fastes de la High Society, à travers les déboires de Louisa, jeune servante d'origine modeste, et la soif d'aventure de Nancy, jeune aristocrate effrontée, toutes deux devenues complices et bien décidées à trouver l'assassin du train...
Début du livre :"Florence Shore arriva à Victoria Station à 14h45. Pour elle c'était du luxe d'avoir fait tout le trajet en taxi depuis Hammersmith, mais elle trouvait qu'elle le méritait bien. Et puis ce style d'arrivée s'accordait au nouveau manteau de fourrure qy'elle s'était offert pour son anniversaire."
Nous commençons notre histoire avec la mort de Florence assassinée dans un train. Et sans transition, nous passons à Louisa notre héroïne jeune blanchisseuse qui rêve à une meilleure condition mais surtout qui rêve de s’enfuir loin de son oncle. Et quand ce dernier l’amène de force pour qu’elle se prostitue afin de régler ses dettes, elle se jette du train. La voilà recueillie par le gentil Guy, inspecteur de gare qui rêve d’une place dans la police et du grand amour. Et voilà que Louisa est engagée comme bonne d’enfant chez les Mitford où l’ainée Nancy rêve de quitter son statut de jeune adolescente pour enfin entrer dans la haute société. Cela fait beaucoup de rêves pour un roman policier. Nous suivons tout ce petit monde dans une vraie fausse enquête policière. Guy n’est pas policier, Louisa et Nancy ne le sont pas plus. Ils n’ont aucune légitimité dans cette enquête et c’est ce qui est le plus intéressant. La recherche de l’assassin est traitée comme une volonté de faire ses preuves d’une part et d’autre part une espèce de fascination morbide pour sortir de la vie bourgeoise si ennuyeuse (surtout quand on est trop jeune pour assister au bal). À côté de cette enquête, nous avons le récit de la vie de Louisa chez les Mitford. C’est presque retrouvé du Jane Austen. On ressent l’influence de son oncle connu pour sa série Downton Abbey où ils ont d’ailleurs travaillé ensemble. Si vous aimez la série, vous aimerez ce livre. On y retrouve cette classe, ce clivage entre les différentes classes sociales et ce suspens.
Mais pour autant beaucoup de choses m’ont gênée dans ce livre. La première est sans intérêt me direz vous mais cela m’a gâché ma lecture. C’est l’abondance de surnom. L’héroïne, Louisa, se retrouve affublée du surnom de Lou-lou. Cela a cassé ma lecture à chaque fois que j’en lisais un. Je trouve que cela ne cadre pas bien avec l’époque. Les parents ont même des surnoms. La première fois qu’on a appelé le père par son prénom, je n’ai pas compris qui c’était. Mais cela va de pair avec mon deuxième problème : Nancy. Je n’ai eu aucune empathie ni attrait pour le personnage. Il serait difficile d’expliquer pourquoi sans trop raconter l’histoire mais vers le milieu du livre j’avais envie de rentrer à l’intérieur du roman pour lui mettre une claque. Je ne lis jamais les avant-propos dans un roman car généralement ils en disent toujours trop de l’histoire. Du coup, je les lis toujours à la fin. C’est ainsi que j’ai découvert la véritable histoire des sœurs Mitford. Je suis curieuse de me renseigner plus sur cette Nancy pour savoir à quel point l’auteure a pris des libertés avec le personnage. Troisième point qui m’a déçue c’est tout simplement le rebondissement final. Je ne m’attendais pas à ça mais dans le mauvais sens du terme. Une fois le livre fini je me suis dit : tout ça pour ça.
"Louisa aimait sa mère, mais à son goût, elle ressemblait un peu trop à l’une des taies d’oreiller qu’elle lavait et repassait avec tant de soin : propre, blanche, sentant bon le frais, et n’existant que pour le confort d’autrui. "
Le pour
- Le personnage de Guy
-
L'ambiance
Le contre
- Les surnoms donnés
- Le rebondissement final
- Le personnage de Nancy
Pour conclure,
Un roman en demi-teinte avec des aspects très agréables comme l’époque ou l’écriture mais aussi des aspects très horripilants. C’est dommage.
"Les six sœurs étaient belles, énergiques, elles avaient du style et une grande vivacité d’esprit. Même lorsque de violentes différences les opposaient, à propos de publications sur leurs enfances ou de leurs engagements politiques, elles s’écrivaient des lettres foisonnantes, qui reflètent avec brio cette époque révolue et nous en donnent une vision très documentée. Les avoir choisies comme sujets d’une série de romans me donne le prétexte idéal pour chercher à combler les trous qui restent dans le récit de leurs vies."
Let's go pour une prochaine lecture!